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  • Peaux sèches, atopiques - Prise en charge globale de l’atopie - Mieux manger

L'alimentation joue un rôle primordial sur notre santé et peut aussi bien l'influencer de façon positive que négative. Il est donc nécessaire de maintenir une hygiène de vie correcte au quotidien. Cette dernière passe principalement par le respect d'un bon équilibre alimentaire et une activité physique quotidienne.

PRISE EN CHARGE GLOBALE DE L’ATOPIE - MIEUX MANGER

ATOPIE-ALIMENTATION

L'alimentation joue un rôle primordial sur notre santé et peut aussi bien l'influencer de façon positive que négative. Il est donc nécessaire de maintenir une hygiène de vie correcte au quotidien. Cette dernière passe principalement par le respect d'un bon équilibre alimentaire et une activité physique quotidienne.


La Dermatite Atopique est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Lorsque l’on souffre de cette pathologie, adopter une bonne hygiène nutritionnelle est important afin de limiter les poussées. Certains aliments sont à privilégier, d'autres à éviter c'est pourquoi Julie Berger - diététicienne et nutritionniste - vous partage sur notre chaîne Youtube ses conseils pour une alimentation plus saine adaptée à votre peau.
 

1.QUEL LIEN EXISTE-T-IL ENTRE UNE PEAU ATOPIQUE ET L'ALIMENTATION?

La dermatite atopique n’est pas liée à un aliment en particulier, mais certains pourront l’aggraver, principalement ceux qui ont une action pro inflammatoire et ceux favorisant  l’acidité du corps. Pour cela il sera nécessaire d’adopter de bons réflexes avec une alimentation saine et équilibrée au quotidien.

Voici quelques recommandations pour limiter l'inflammation :

1. Diminuez votre consommation de sucre
C’est-à-dire gâteaux, viennoiseries, bonbons, sodas, jus de fruits, céréales du petit déjeuner, ....
Favorisez plutôt les aliments avec un index glycémique bas : c'est-à-dire légumes et fruits, légumineuses, produits laitiers natures. Privilégiez aussi les féculents semi complet ou complets riches en glucides complexes qui vous apporteront des fibres, des vitamines et du magnésium tel que le pain complet/céréales, les pâtes complètes, le quinoa ou encore le sarrasin. Le gluten peut aussi être une source de déclenchement, pour cela il vous suffit d’analyser les réactions de votre corps lors de sa consommation, et adapter les doses en fonction. Il est conseillé de consommer des féculents à chaque repas.
N’oubliez pas non plus les fruits oléagineux et les graines qui regorgent de nutriments anti-inflammatoires pour vos encas.

2. Mangez du bon gras
Les matières grasses ne sont pas interdites, bien au contraire, mais il faudra privilégier les bonnes graisses et contrôler les quantités. Il faudra donc privilégier les graisses d'origine végétale particulièrement celles riches en oméga 3 (colza, lin, cameline) qui sont indispensables puisque notre corps est incapable de les fabriquer. Ces derniers jouent un rôle favorable à la réduction de l’inflammation et aident aussi à réduire le cholestérol. On optera pour des huiles de première pression à froid qui seront de meilleure qualité nutritionnelle. Ou encore en consommant des poissons gras (sardines, maquereaux, saumon) riches eux aussi en oméga 3.

On portera une vigilance particulière aux graisses saturées dites plutôt les "mauvaises graisses" qui sont principalement d'origine animale (viande, beurre, margarine, produits laitiers, fromage, charcuterie....) avec une recommandation pour la viande rouge qui ne devra pas excéder 500g par semaine et la charcuterie pas plus de 150g par semaine et aux acides gras trans (préparations industrielles). Nous en trouvons aussi d’origine végétale comme l’huile de palme et de coco. Ces graisses auronttendance à être pro inflammatoire et à acidifier le pH de l’organisme dès lors qu’elles sont en excès. On consommera de préférence du beurre cru ou de la crème cru. La viande pourra aussi être remplacée par des protéines végétales, le duo légumineuses/céréales sera une excellente alternative, ou encore le tofu (mais attention aux produits à base de soja qui sont souvent ultra transformés). Pour contrôler vos apports privilégiez de bons plats maison aux produits industriels.

3. Vigilance aux  produits laitiers :
Selon votre tolérance vous pourrez aussi réduire les produits laitiers. En effet, le lait de vache peut déclencher des crises car votre organisme à tendance atopique peut mal supporter le lactose, ou les protéines qu’il contient. Elles sont en effet une source fréquente d’allergies ou d’intolérances. Soyez donc attentif aux réactions de votre organisme lors de leur consommation. Par conséquent, contentez-vous de manger des yaourts, 10 à 20 grammes de beurre cru par jour, et une petite portion de fromage de temps en temps.

4. Limiter l’acidité de votre corps : 
En effet, une sueur acide pourra aussi aggraver les symptômes. Il faudra donc pour cela favoriser une alimentation à tendance basique qui revient à consommer de préférence des aliments d’origine végétale (les fruits, les légumes, les légumineuses, et les céréales complètes) et de limiter les aliments d’origine animale ainsi que le sucre et les produits industrialisés. Les végétaux ont aussi la particularité d’être riches en anti oxydant et permettent donc de lutter contre l’inflammation, n’hésitez donc pas à mettre de la couleur dans vos assiettes.

Il existe de nombreux produits naturels permettant de contrebalancer le pH acide. Vous pourrez par exemple consommer des plantes reminéralisantes sous forme de tisane comme l’ortie, le framboisier, le fenugrec, le persil ou avec la spiruline et les algues en général.

5. Pratiquez une activité physique quotidienne :
En effet le surpoids fait partie des facteurs favorisant  l'inflammation. Il est recommandé de pratiquer au moins 5 jours par semaine  30 minutes d’activité physique d’intensité modérée comparable à la marche rapide, ou pratiquer 3 jours par semaine 20 minutes d’activité physique d’intensité élevée comparable au jogging.

6. Enfin il sera important de préserver votre microbiote : 
En effet la santé de votre peau est associée à celle de votre microbiote cutané et intestinal. Une dysbiose (c'est-à-dire un déséquilibre) du microbiote pourrait jouer un rôle dans l’altération de la barrière cutanée et ainsi favoriser les crises. 

Pour renforcer votre microbiote vous pourrez consommer des prébiotiques mais également des probiotiques, qui joueront un rôle sur la réaction inflammatoire à l’origine des crises.

  • Les prébiotiques se trouvent principalement dans les fruits et les légumes, crus et cuits ou encore dans certaines céréales et légumineuses et serviront de source d’énergie pour permettre une meilleure croissance aux probiotiques.
  • Les probiotiques, plus couramment appelé « bonnes bactéries », se trouveront principalement dans les aliments préparés par fermentation bactérienne (comme le yaourt, le kéfir, la choucroute, le miso, les cornichons ou encore dans certains types de fromages), mais aussi sous forme de compléments alimentaires à faire sous forme de cure.

7. N’oubliez pas de bien vous hydrater :
Hydratez-vous bien en buvant de l’eau tout au long de la journée. Vous pourrez aussi varier les plaisirs avec des infusions froides ou chaudes, mais aussi en consommant des fruits et des légumes frais quotidiennement car ils ne contiennent pas moins de 80% d’eau. L’alcool devra quant à lui être limité en quantité et en fréquence, car il favorise la réponse inflammatoire et la déshydratation. Il est donc recommandé de ne pas consommer plus de 10 verres par semaine et pas plus de 2 verres par jour et d’avoir dans la semaine des jours sans consommation.

8. Favorisez les modes de cuisson doux 
A la vapeur, à l'étouffer, au four, en papillote, ou à basse température, plutôt que les cuissons trop fortes (grillés, frits) favorisant l'inflammation en produisant des composés pro-inflammatoires.

N’hésitez pas non plus à user et abuser des épices et des aromates et réduire votre consommation de sel. Certains vous aideront à lutter contre l’inflammation et maintenir l’équilibre acido-basique. Optez donc pour le gingembre, le curcuma, la cannelle, le poivre, le persil et bien d’autres.

2. QUELQUES RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES AUX ENFANTS 

  1. Faire confirmer par votre médecin une allergie alimentaire par un test cutané et/ou biologique avant d’exclure un aliment.
  2. Portez une attention particulière à l’alimentation lorsqu’un terrain familial atopique est connu.
  3. En cas d’allergie aux protéines du lait de vache, favoriser dans la mesure du possible  l’allaitement maternel ou orientez vous vers un lait hydrolysé (HE), dans lequel la caséine est rendue inoffensive
  4. Ne pas retarder la diversification alimentaire. En effet, l’introduction de nouveaux aliments dès la 17ème semaine de vie ne favoriserait pas l’allergie mais au contraire permettait une meilleure tolérance. De plus, au-delà des 4 mois révolu une alimentation exclusive à base de lait, ne permet plus de couvrir les besoins nutritionnels de l’enfant nécessaire au bon développement. Il est recommandé de débuter cette diversification entre la 17ème et 24ème semaine de vie.

Elle s’effectuera de façon progressive, avec un seul aliment à la fois, sans éviction d’aliments à connotations allergisantes comme l’œuf, le poisson, ou encore l’arachide sauf en cas d’avis médical.

L'introduction du gluten est possible dès le 7ème mois et ne doit jamais avoir lieu avant le 5ème mois.

N’oubliez pas que la  diversification alimentaire doit rester un plaisir et un moment d’échange avec votre enfant. Prenez votre temps, variez les aliments et apprenez-lui à découvrir de nouvelles saveurs. Le goût est un apprentissage et évoluent avec le temps, ne vous étonnez donc pas de devoir proposer un aliment plusieurs fois, avant qu’il soit totalement accepté.

Lire attentivement les étiquetages en cas d’allergie. Les allergènes à déclaration obligatoire sur les étiquetages sont :

  • Céréales contenant du gluten (à savoir blé, seigle, orge, avoine, épeautre, kamut ou leurs  souches hybridées) et produits à base de ces céréales.
  • Crustacés et produits à base de crustacés.
  • Œufs et produits à base d'œufs.
  • Poissons et produits à base de poissons.
  • Arachides et produits à base d'arachides.
  • Soja et produits à base de soja.
  • Lait et produits à base de lait (y compris le lactose).
  • Fruits à coque, à savoir amandes, noisettes, noix, noix de cajou, noix de pécan, noix du Brésil, pistaches, noix de Macadamia et noix du Queensland, et produits à base de ces fruits.
  • Céleri et produits à base de céleri.
  • Moutarde et produits à base de moutarde.
  • Graines de sésame et produits à base de graines de sésame.
  • Anhydride sulfureux et sulfites en concentrations de plus de 10 mg/kg ou 10 mg/litre exprimées en SO2.
  • Lupin et produits à base de lupin.
  • Mollusques et produits à base de mollusques.

L’allergie alimentaire peut évoluer en grandissant. Celle liée à l’œuf et au lait de vache disparaît dans 60 à 80 % des cas entre l’âge de 1 et 3 ans. Contrairement aux allergies liées à l’arachide, aux oléagineux, aux poissons et crustacés, qui elles disparaissent beaucoup moins fréquemment.

Au final, ces recommandations sont proches d’une alimentation traditionnelle, privilégiant au maximum les produits bruts et les préparations maison faites avec des produits de saison et loin des produits ultra-transformés. Le meilleur « régime » sera d’éviter ceux  qui sont restrictifs pouvant priver votre corps de nutriments indispensables et  plutôt de favoriser la diversité alimentaire avec un large spectre d’aliments aux propriétés anti inflammatoire.

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