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PRISE EN CHARGE GLOBALE DE L’ATOPIE - MIEUX BOUGER

Sport et atopie

Comment pratiquer le sport en toute sérénité lorsqu’on est atteint d’atopie (témoignage, astuces, contraintes, précautions, etc.)?
 Un quotidien de démangeaisons et une pratique sportive sereine, allié ou ennemi ? C’est la question que je pourrais poser, mais j’ai pris la décision jeune de ne pas laisser mon eczéma me dicter ce que je pouvais ou non faire. - Marine Noret, sportive épanouie de 23 ans

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J’ai toujours du mal à catégoriser ma pratique sportive car il m’arrive dans une seule semaine de faire parfois presque une dizaine de sport différent. J’aime le Trail, le cyclisme, la natation, le ski, le crossfit, le biathlon, le parapente… vivre dans les alpes françaises offre un certain cadre de vie que pour rien au monde je n’échangerais. Mais ça n’a pas été toujours le cas, j’ai grandi en région parisienne et pourtant j’étais déjà une mordue de sport : handball, football, rugby… je suis ce qu’on appelle une « touche-à-tout » tant que j’y trouve une satisfaction et de l’adrénaline. Oui car le sport, c’est mon équilibre et la chose qui me permet de me sentir bien dans ma peau au quotidien.

Ma peau, justement, elle n’a pourtant pas toujours mon fidèle allié depuis mon plus jeune âge. Je souffre d’eczéma depuis mes 8 ans, une maladie de la peau qui évolue de manière récidivante sur mon corps avec des plaques très localisées sur les bras, le dos, le cou, les genoux les chevilles et les mains.

Il a toujours fallu m’adapter et pour autant je n’ai jamais adapté ma pratique. J’ai toujours eu coeur à ne pas me mettre de barrière, de faire du sport « comme les autres » tout en sachant que je devrais toujours faire attention à ma peau. Typiquement, il m’est toujours difficile de ne pas me démanger lorsque je cours sous une chaleur ardente et que la transpiration me brûle la peau. Il m’est déjà arrivé de me mettre à sang car je me grattais à ne pas savoir m’arrêter. Le pire ? C’est lorsque je fais du sport dans des milieux chauds et humides, ma peau est encore plus fragile et les poussées plus fréquentes et difficiles à soigner. Je me gratte jusqu’à en saigner et je peux vous dire que lors d’un trek, l’hygiène n’est déjà pas une priorité alors j’ai dû faire face à de nombreuses plaques qui s’infectaient. Ce n’était pas beau à voir. Cet inconfort, cette petite chose qui transforme tout de même mon quotidien a pour autant déjà été complexant, j’ai toujours eu ce sentiment que ma peau ne trahissait quand j’avais le plus besoin d’elle. Pour autant, ça ne m’a jamais arrêté, bien au contraire.

C’est justement une des motivations qui m’a poussé à travailler pour l’Association Française de L’Eczéma en tant que chargée de communication. J’ai coeur à aider les personnes, qui comme moi, souhaite aller vers un quotidien plus doux malgré la dermatite atopique mais surtout : montrer au grand public que cette maladie de peau relativement affligeante ne doit pas non plus dicter le quotidien.

Car en effet, pratiquer une activité physique et sportive lorsque l’on souffre d’atopie peut se révéler être parfois un véritable casse tête lorsque l’on connaît les contraintes et la souffrance créés par celle-ci. L’Eczéma a des impacts insoupçonnés sur le quotidien des malades, longues séances de démangeaisons, perte de vie sociale… et d'énormes contraintes lors de la pratique sportive (Transpiration, grattage...). La transpiration est en grande partie constituée d’eau avec de l’urée, du lactate et des minéraux tels que le sodium. Pour les personnes atteintes d’eczéma ou dermatite atopique, l’exercice peut sécher la peau par la perte de liquide, et le sodium en sueur peut encore déshydrater la peau, la piquer et l’irriter.

Beaucoup s’interdisent donc de pouvoir faire du sport en toute liberté. Alors qu’il est prouvé que la pratique sportive est un véritable levier de confiance en soi et de bien-être mental.

Au sein de l’Association Française de l’Eczéma, le maître mot est la « PEAUsitivité », nous avons donc quelques recommandations et conseils pour les personnes qui souhaiteraient pouvoir pratiquer en toute sérénité :

- Boire beaucoup d’eau avant, pendant et après l’exercice pour remplacer l’eau perdue lors de la transpiration. Le mieux reste de boire un grand verre d’eau avant la pratique, d’emporter (surtout en été) une gourde d’eau avec soi pour pouvoir s’hydrater tout au long de la sortie. Pour ma part, je ne pars jamais en été sans eau et encore plus lorsque je fais du vélo (il me faut au minimum deux gourdes). Enfin, boire à nouveau un verre d’eau au retour afin de compenser la perte pendant l’effort. 

- Choisir, de préférence, des vêtements adaptés (l’habillement 100% coton peut se révéler plus confortable chez certaines personnes). Recherchez des tissus légers et respirants qui ne frottent pas ou ne grattent pas la peau pendant l’exercice (permettant une bonne évacuation de la transpiration). 

- Se rincer après l’effort à l’eau claire. Prendre une douche immédiatement après l’effort permet d’évacuer les substances irritantes présentes dans la sueur (pour ma part, c'est indispensable sans quoi la transpiration me démange fortement). Dans le cas où la douche immédiate n’est pas possible, la solution peut-être de rincer les zones irritées avec de l’eau thermale ou encore d’utiliser un brumisateur.

- Hydrater la peau avant et après l’exercice : dans un premier temps, il est préférable de protéger sa peau avec une crème barrière pour les peaux atypiques (assez grasse, qui joue comme un film protecteur pendant la pratique sportive, même en piscine ou en mer) avant de faire du sport et ensuite, après la douche, appliquer un lait ou une crème émolliente pour apaiser et calmer. 

- Lors des changements de température, j’adapte la protection de ma peau atopique. Je sais que je ne pourrais appliquer les mêmes crèmes lorsque je vais faire du ski que lorsque je vais courir sous 40 degrés. Entre autres, j’évite l’application des dermocorticoïdes lorsque je vais faire du sport en plein soleil, je les applique seulement le soir et je privilégie les crèmes barrières la journée. L’hiver, mon eczéma est également très sensibilisé par le froid (habitant à la montagne j’y suis encore plus confrontée) ce qui m’oblige à davantage l’hydrater pour éviter la formation de fissure et de crevasses, surtout sur les mains par exemple. 

- Personne ne peut mieux connaître votre peau que vous-même, alors, soyez à l’écoute de ses réactions. L’anticipation est le meilleur moyen de pouvoir profiter pleinement de sa pratique !

C’est d’ailleurs pour cela que les 25, 26 et 27 septembre derniers nous avions organisé notre première course solidaire 100% digitale « la PEAUSITIVE RACE » qui comprenait différents formats d’épreuves comme la course à pied, le vélo et l’aviron.

Le plus important reste de se dire qu’il y aura des poussées, pas systématiquement mais qu’il y en aura. Alors autant ne pas se priver et faire quelque chose qui nous permet de nous évader le temps d’un instant et ainsi oublier son eczéma. La dermatite atopique, ce n’est pas un frein, mais un moteur.

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